les phénomènes organiques et les phénomènes inorganiques de la nature.
C’est ainsi que nous trouvons encore près de nous dans Bichat et dans Lavoisier les représentants des deux grandes tendances philosophiques opposées que nous avons démêlées dès l’antiquité, à l’origine même de la science, l’une cherchant à réduire les phénomènes de la vie aux lois de la chimie, de la physique, de la mécanique, l’autre voulant au contraire les distinguer et les placer sous la dépendance d’un principe particulier, d’une puissance spéciale, quel que soit le nom qu’on lui donne, d’âme, d’archée, de psyché, de médiateur plastique, d’esprit recteur, de force vitale ou de propriétés vitales. Cette lutte, déjà si vieille, n’est donc pas encore finie ; mais comment devra-t-elle finir ? L’une des doctrines arrivera-t-elle à triompher de l’autre et à dominer sans partage ? Je ne le pense pas. Les progrès des sciences ont pour résultat d’affaiblir graduellement, et dans une égale mesure, ces premières conceptions exclusives nées de notre ignorance. L’inconnu faisant seul leur force, à mesure