Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/163

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tissus, les a, si l’on veut, placés sous la dépendance d’un principe encore métaphysique, mais moins élevé en dignité philosophique, et pouvant devenir une base scientifique plus accessible à l’esprit de recherche et de progrès. Bichat, en un mot, s’est trompé, comme les vitalistes ses prédécesseurs, sur la théorie de la vie ; mais il ne s’est pas trompé sur la méthode physiologique. C’est sa gloire de l’avoir fondée en plaçant dans les propriétés des tissus et des organes les causes immédiates des phénomènes de la vie.

Les idées de Bichat produisirent en physiologie et en médecine une révolution profonde et universelle. L’école anatomique en sortit, poursuivant avec ardeur dans les propriétés vitales des tissus sains et altérés l’explication des phénomènes de la santé et de la maladie. D’un autre côté les progrès des méthodes physiques, les découvertes brillantes de la chimie moderne, jetant une vive lumière sur les fonctions vitales, venaient chaque jour protester contre la séparation et l’opposition radicales que Bichat, ainsi que les vitalistes, avaient cru voir entre