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l’abandonner, au moins à le modifier profondément.

Les idées de Descartes et celles de Stahl avaient fait dans la science une impression profonde et créé deux courants qui devaient arriver jusqu’à nous.

Descartes avait posé les premiers principes et appliqué les lois mécaniques au jeu de la machine du corps de l’homme ; ses adeptes étendirent et précisèrent les explications mécaniques des divers phénomènes vitaux. Parmi les plus célèbres de ces iatro-mécaniciens, il faut citer au premier rang Borelli, ensuite Pitcairn, Hales, Keil, surtout Boerhaave, dont l’influence fut prépondérante. De son côté, l’iatro-chimie, qui n’est qu’une face de la doctrine cartésienne, poursuivit sa marche et fut définitivement fondée à l’avénement de la chimie moderne. Descartes et Leibniz avaient posé en principe que partout les lois de la mécanique sont identiques ; qu’il n’y a pas deux mécaniques, l’une pour les corps bruts, l’autre pour les corps vivants.

À la fin du siècle dernier, Lavoisier et La-