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gence motrice. Le monde se meut par lui-même éternellement. Ils ne considèrent qu’une seule espèce de matière, dont les éléments, grâce à leurs figures, jouissent de la propriété de former, en s’attachant les uns aux autres, les combinaisons les plus diverses, et de constituer les corps inorganiques et sans vie, aussi bien que les êtres organisés qui vivent et sentent comme les animaux, qui sont raisonnables et libres comme l’homme.

Cette seconde hypothèse affecta ainsi dès son début une forme exclusivement matérialiste ; mais, chose remarquable, les philosophes les plus convaincus de la spiritualité de l’âme, tels que Descartes et Leibniz, ne devaient pas tarder d’adopter une façon de voir analogue qui attribuait au jeu des forces brutes toutes les manifestations saisissables de l’activité vitale. La raison de cette apparente contradiction réside dans la séparation presque absolue qu’ils établirent entre l’âme et le corps. Descartes a donné une définition métaphysique de l’âme et une définition physique de la vie. L’âme est le principe supérieur qui se manifeste par la pen-