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tions ne me paraissent pas à craindre, car la science ne saurait détruire les faits évidents d’eux-mêmes, seulement elle peut arriver à les comprendre autrement. Je me bornerai à dire, par exemple, que le déterminisme absolu que le physiologiste reconnaît et démontre dans les phénomènes de la vie est lui-même une condition nécessaire de la liberté. Le savant ne concevrait pas en effet qu’un phénomène, quel qu’il soit, puisse être librement manifesté dès qu’il n’est régi par aucune loi et qu’il est indéterminé par nature. Je pense d’ailleurs qu’il n’y a pas pour le moment à se préoccuper de semblables questions. Nous n’avons qu’à continuer nos investigations et à attendre patiemment les solutions de la science. Elle ne peut nous conduire qu’à la vérité, et tenons pour certain que la vérité scientifique sera toujours plus belle que les créations de notre imagination et que les illusions de notre ignorance.

15 décembre 1867.