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Cuvier a donné à la science de l’organisation des êtres vivants une impulsion puissante, qui a été utile à la fois à la zoologie et à la physiologie générale ; mais Cuvier ne concevait pas la physiologie comme devant être une science expérimentalement constituée, ou plutôt il n’avait pas d’idée arrêtée à ce sujet, car tantôt on le voit nier la physiologie expérimentale en contestant la légitimité des applications de la méthode expérimentale à l’étude des phénomènes de la vie[1], tantôt on le voit admettre et louer dans des rapports académiques les résultats de la physiologie expérimentale obtenus à l’aide de la vivisection[2]. Cuvier avait bien senti qu’il était important d’introduire les considérations physiologiques dans la zoologie ; mais il n’était pas physiologiste, il était naturaliste et surtout anatomiste, et ne voyait dans la phy-

  1. Voyez Cuvier, Lettre à Mertrud et Introduction au règne animal.
  2. Voyez Cuvier, Rapport fait à l’Académie des Sciences sur des expériences relatives aux fonctions du système nerveux (Journal de Physiologie, par Magendîe, t. II, p. 372, 1822).