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draient leur véritable point de vue, soit en voulant la suivre dans sa marche, soit en essayant de la retenir dans leur circonscription. Par la même raison, les naturalistes, minéralogistes et géologues pourraient réclamer la physique et la chimie comme appartenant à l’histoire des minéraux. De même encore le naturaliste anthropologiste devrait, ainsi que cela d’ailleurs a été fait par certains auteurs, considérer la physiologie humaine et la médecine comme ne formant que des divisions de l’anthropologie. On sent tout de suite combien il serait facile de pousser jusqu’à l’erreur de semblables raisonnements, car la littérature, les arts, la politique, toutes les connaissances humaines, en un mot, appartiendraient à l’anthropologie, puisqu’elles rentrent dans l’histoire de l’intelligence de l’homme. Cette manière de diviser les sciences d’après la considération de l’objet qu’on étudie n’aboutirait qu’à l’obscurité et à la confusion, tandis qu’en envisageant la nature expérimentale et spéciale des problèmes du physiologiste, nous verrons qu’on peut arriver au contraire à une distinction réelle et féconde.