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son nom demeure attaché, quelle merveille de sagacité et d’analyse que ce travail à jamais célèbre et depuis longtemps populaire où, donnant un corps certain à la pensée de Bichat, il fait voir dans le muscle qui se contracte, dans le nerf qui le met en mouvement, dans l’élément nerveux sensitif et dans l’élément moteur, autant de modes distincts de la vie, pouvant coexister, mais aussi pouvant mourir séparément et comme en détail !

Quel physiologiste ne serait fier d’avoir découvert la véritable fonction du foie, problème qui depuis l’antiquité la plus haute jusqu’à nos jours avait excité, mais en vain, la curiosité de toutes les écoles médicales ? Quel chimiste n’eût considéré comme un fleuron à sa couronne, cette analyse hardie et savante par laquelle Claude Bernard découvre, dans cet organe énigmatique, une matière propre à se changer en sucre, un ferment capable d’en opérer la conversion,