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exemples d’investigation expérimentale, etc.

dit souvent (voy. p. 61), nous conclurions par la seule logique et sans avoir besoin de vérification expérimentale. C’est donc à cause des nouveaux éléments variables et imprévus, qui peuvent s’introduire dans les conditions d’un phénomène, que jamais dans les sciences expérimentales la logique seule ne suffit. Même quand on a une théorie qui paraît bonne, elle n’est jamais que relativement bonne et elle renferme toujours une certaine proportion d’inconnu.

§ II. — Une recherche expérimentale a pour point de départ une hypothèse ou une théorie.

Nous avons déjà dit (p. 56) et nous verrons plus loin que dans la constatation d’une observation, il ne faut jamais aller au-delà du fait. Mais il n’en est pas de même dans l’institution d’une expérience ; je veux montrer qu’à ce moment les hypothèses sont indispensables et que leur utilité est précisément alors de nous entraîner hors du fait et de porter la science en avant. Les hypothèses ont pour objet non seulement de nous faire faire des expériences nouvelles, mais elles nous font découvrir souvent des faits nouveaux que nous n’aurions pas aperçus sans elles. Dans les exemples qui précèdent nous avons vu que l’on peut partir d’un fait particulier pour s’élever successivement à des idées plus générales, c’est-à-dire à une théorie. Mais il arrive aussi, comme nous venons de le voir, qu’on peut partir d’une hypothèse qui se déduit d’une théorie. Dans ce cas, bien qu’il s’agisse d’un raisonnement déduit logiquement d’une théorie, c’est néanmoins encore une hypothèse qu’il faut véri-