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de l’expérimentation chez les êtres vivants.

à les rattacher à des circonstances physico-chimiques déterminées.

§ VII. — Du choix des animaux ; de l’utilité que l’on peut tirer pour la médecine des expériences faites sur les diverses espèces animales.

Parmi les objections que les médecins ont adressées à l’expérimentation, il en est une qu’il importe d’examiner sérieusement, parce qu’elle consisterait à mettre en doute l’utilité que la physiologie et la médecine de l’homme peuvent retirer des études expérimentales faites sur les animaux. On a dit, en effet, que les expériences pratiquées sur le chien ou sur la grenouille ne pouvaient, dans l’application, être concluantes que pour le chien et pour la grenouille, mais jamais pour l’homme, parce que l’homme aurait une nature physiologique et pathologique qui lui est propre et diffère de celle de tous les autres animaux. On a ajouté que, pour être réellement concluantes pour l’homme, il faudrait que les expériences fussent faites sur des hommes ou sur des animaux aussi rapprochés de lui que possible. C’est certainement dans cette vue que Galien avait choisi pour sujet de ses expériences le singe, et Vésale le porc, comme ressemblant davantage à l’homme en sa qualité d’omnivore. Aujourd’hui encore beaucoup de personnes choisissent le chien pour expérimenter, non seulement parce qu’il est plus facile de se procurer cet animal, mais aussi parce qu’elles pensent que les expériences que l’on pratique sur lui peuvent s’appliquer plus convenablement à l’homme que celles qui se pra-