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de l’expérimentation chez les êtres vivants.

près 150mm, mais cela n’indique pas nécessairement que les éléments histologiques supportent réellement cette pression. L’influence des variations de pression sur les manifestations de la vie des éléments organiques est d’ailleurs peu connue. On sait toutefois que la vie ne peut pas se produire dans un air trop raréfié, parce qu’alors non seulement les gaz de l’air ne peuvent pas se dissoudre dans le liquide nourricier, mais les gaz qui étaient dissous dans ce dernier se dégagent. C’est ce qu’on observe quand on met un petit animal sous la machine pneumatique ; ses poumons sont obstrués par les gaz devenus libres dans le sang. Les animaux articulés résistent beaucoup plus à cette raréfaction de l’air, ainsi que l’ont prouvé diverses expériences. Les poissons dans la profondeur des mers vivent quelquefois sous une pression considérable.

La composition chimique du milieu cosmique ou extérieur est très simple et constante. Elle est représentée par la composition de l’air qui reste identique, sauf les proportions de vapeur d’eau et quelques conditions électriques et ozonifiantes qui peuvent varier. La composition chimique des milieux internes ou organiques est beaucoup plus complexe, et cette complication augmente à mesure que l’animal devient lui-même plus élevé et plus complexe. Les milieux organiques, avons-nous dit, sont toujours aqueux ; ils tiennent en dissolution des matières salines et organiques déterminées ; ils présentent des réactions fixes. L’animal le plus inférieur a son milieu organique propre ; un infusoire possède un milieu qui lui appartient, en ce sens