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de l’expérimentation chez les êtres vivants.

arrive des circonstances où il serait presque ridicule d’en tenir compte. Tel est le cas d’un expérimentateur qui, répétant mes expériences de la piqûre du plancher du quatrième ventricule pour produire le diabète artificiel, a cru faire preuve d’une plus grande exactitude, en notant avec soin la pression barométrique au moment où il pratiquait l’expérience !

Cependant si, au lieu d’expérimenter sur l’homme ou sur les animaux supérieurs, nous expérimentons sur des êtres vivants inférieurs, animaux ou végétaux, nous verrons que ces indications thermométriques, barométriques et hygrométriques, qui avaient si peu d’importance pour les premiers, doivent, au contraire, être tenues en très sérieuse considération pour les seconds. En effet, si pour des infusoires nous faisons varier les conditions d’humidité, de chaleur et de pression atmosphérique, nous verrons les manifestations vitales de ces êtres se modifier ou s’anéantir suivant les variations plus ou moins considérables que nous introduirons dans les influences cosmiques citées plus haut. Chez les végétaux et chez les animaux à sang froid, nous voyons encore les conditions de température et d’humidité du milieu cosmique jouer un très grand rôle dans les manifestations de la vie. C’est ce qu’on appelle l’influence des saisons, que tout le monde connaît. Il n’y aurait donc en définitive que les animaux à sang chaud et l’homme qui sembleraient se soustraire à ces influences cosmiques et avoir des manifestations libres et indépendantes. Nous avons déjà dit ailleurs que cette sorte d’indépendance des manifestations vi-