Page:Bernard - Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, Baillière, 1865.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
identité des principes de l’expérimentation.

à sang chaud se met plus difficilement en équilibre avec le milieu cosmique extérieur. Les influences extérieures n’amènent, conséquemment, des modifications et des perturbations dans l’intensité des fonctions de l’organisme, qu’autant que le système protecteur du milieu organique devient insuffisant dans des conditions données.


III. — Les phénomènes physiologiques des organismes supérieurs se passent dans des milieux organiques intérieurs perfectionnés et doués de propriétés physico-chimiques constantes.

Il est très important, pour bien comprendre l’application de l’expérimentation aux êtres vivants, d’être parfaitement fixé sur les notions que nous développons en ce moment. Quand on examine un organisme vivant supérieur, c’est-à-dire complexe, et qu’on le voit accomplir ses différentes fonctions dans le milieu cosmique général et commun à tous les phénomènes de la nature, il semble, jusqu’à un certain point, indépendant dans ce milieu. Mais cette apparence tient simplement à ce que nous nous faisons illusion sur la simplicité des phénomènes de la vie. Les phénomènes extérieurs que nous apercevons dans cet être vivant sont au fond très complexes, ils sont la résultante d’une foule de propriétés intimes d’éléments organiques dont les manifestations sont liées aux conditions physico-chimiques de milieux internes dans lesquels ils sont plongés. Nous supprimons, dans nos explications, le milieu interne, pour ne voir que le milieu extérieur qui est sous nos yeux. Mais l’explication réelle des phénomènes