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miere perſonne qu’il trouva en arrivant chez Lindarache ; ce fut Fatime, qui ſe trouvant encore trop attachée à lui, & ne lui voulant pas donner la gloire de le croire, affecta en le voyant une indifference extrême. Il fut vivement choqué des manieres de Fatime, & confirmé par là dãs ſes ſoupçons il ne lui parla pas, & il ne la ſalua méme point lors qu’elle ſortit de chez Lindarache.

Fatime ne s’eſtoit pas attenduë à l’incivilité d’Abenamar, & ſans ſonger que cette conduite ne marquoit rien moins que de l’inſenſibilité, elle en eſtoit trop outragée pour y chercher dequoy l’excuſer.

Elle reſolut d’écouter Mulei-Hamet, qui depuis long-temps étoit amoureux d’elle ; & à qui le procedé des deux Amans, dont il venoit d’eſtre témoin, donnoit quelque eſpoir.

Mulei-Hamet luy écrivit pluſieurs lettres, qu’elle n’auroit ja-