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neige glacée. Il suffira dès lors du moindre choc, de la moindre pression[1], quelquefois du moindre bruit pour que la masse de neige supérieure s’ébranle sur la surface de glissement lubrifiée par l’eau, et descende avec une vitesse croissante.

L’avalanche de fonds ou de chaleur tombe généralement au printemps, c’est-à-dire au moment des grands dégels, et aussi quelquefois en plein hiver. Elle est déterminée soit par le dégel succédant à un adoucissement marqué de la température, soit par la chute ou le transport par le vent de gros amas de neige sur des terrains glissants ou des surfaces glacées.

C’est ainsi qu’on a vu couler des avalanches énormes, au cœur de l’hiver, même sur des pentes exposées au nord.

Lorsque la neige est pulvérulente ou farineuse, l’avalanche est dite froide. Ses effets ne sont pas les mêmes que ceux de l’avalanche de fonds. La neige farineuse tombe en tourbillons, et produit un déplacement d’air colossal, comme un cyclone qui fauche tout sur son passage. L’avalanche froide est accompagnée d’un bruit de tonnerre ; l’avalanche de fonds glisse parfois sans bruit (par exemple quand la pente n’est pas trop forte, ni trop longue).

L’avalanche froide peut survenir à toute heure ;

  1. Le passage d’un chamois a suffi pour produire une avalanche aux environs de Briancon (aux chalets du Granon, vers 2 000 mètres d’altitude).