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ACTE PREMIER
YVONNE, s’approchant.

Maman !

LA BARONNE, prenant la main d’Yvonne.

Eh bien ! On est contente ? On ne sait pas ? On est troublée ? On ressent une délicieuse petite angoisse ! Ah ! c’est qu’un grand moment se prépare ! C’est le jour où la maman et le papa vous donneront l’autorisation d’aimer ! (Avec extase.) Ah ! aimer ! aimer ! Vous êtes contente ?

YVONNE.

Oui, madame !

LA BARONNE.

Chère petite ! Quelle joie pour moi de faire le bonheur de ces deux êtres si bien faits l’un pour l’autre, (Elle se dirige vers le fond.) Il me semble déjà le voir entrer tout souriant, avec sa grande allure et se précipiter, plein d’impatience. (Sur un autre ton à elle-même.) Ah ! ça ! Qu’est-ce qu’il fait donc ?

Elle sort par le fond, à gauche
YVONNE, ans bouger, à sa mère.

Ecoute, maman !… (Bas, à madame Herbelier qui s’est approchée d’elle.) Je voudrais bien ne pas me marier !

MADAME HERBELIER, bas.

Qu’est-ce que tu me racontes ?

YVONNE, bas.

Je voudrais bien ne pas me marier ! Tu avais dit que je ne me marierais qu’à vingt ans.

MADAME HERBELIER, bas.

Oui, mais je te le répète que c’est un mariage