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ACTE PREMIER
BERTRAND D’AVRON.

Le docteur ici présent, qui est l’homme le plus discret de la terre.

LE DOCTEUR.

Dites donc… (Prenant une carte.) Une ! Si je vous confie des secrets…

BERTRAND D’AVRON.

… C’est bien pour que je les répète à tout le monde, n’est-ce pas ?

MADAME GAUDIN.

Occupez-vous donc du jeu !

BERTRAND D’AVRON.

Pour ce que j’ai à jouer ! Depuis que nous sommes assis, je n’ai pas eu un seul brelan.

MADAME GAUDIN.

C’est un petit poker, pour vous ! Vous n’en mourrez pas !

BERTRAND D’AVRON.

C’est rasant de perdre, même à un petit poker.

Il se lève et tourne deux fois autour de sa chaise.
TOUS LES JOUEURS.

C’est insupportable… Jouez donc !…

BERTRAND D’AVRON, se rasseyant.

C’est pour changer la veine.

GALICHET.

Parole !

MADAME GAUDIN.

Faites comme le docteur. Écoutez s’il parle.