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TRIPLEPATTE
LE MÉCANICIEN.

Madame la comtesse attend sans faute M. le vicomte. On ne se mettra pas à table devant que monsieur soye arrivé. D’ailleurs j’ai la consigne de ne pas rentrer sans monsieur.

LE VICOMTE.

C’est que… Je dois voir quelqu’un avant, je pourrais vous retarder… Allez toujours, si je ne suis pas là vers les neuf heures et demie, dix heures, qu’on se mette à table… Mais je serai là !

Il s’éloigne.
LE MÉCANICIEN.

Oh ! J’ai le temps d’attendre monsieur, j’ai une quatre-vingt-dix chevaux.

LE VICOMTE., intéressé.

Une quatre-vingt-dix chevaux ? (Il revient vers le mécanicien.) Qu’est-ce que vous faîtes en palier avec ça ?

LE MÉCANICIEN.

Quand la route est libre, avec une bonne carburation, personne ne me dépasse ; il faudrait-aller à cent vingt pour me faire le poil, je fais du cent dix largement.

LE VICOMTE.

Du cent dix !

LE MÉCANICIEN.

Mais oui, monsieur, tel que je vous parle.

LE VICOMTE.

J’ai envie d’aller avec vous. Attendez-moi donc