Page:Bernard - Godfernaux - Triplepatte (1906).djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45
ACTE PREMIER

ou trois ans ! Vous ne me considérez pas comme la mère de votre future femme ! Vous oubliez tous vos devoirs ! Vous êtes pourtant un Houdan, Robert.

LE VICOMTE.

Je le sais bien !

MADAME DE CRÈVECŒUR.

Non ! Vous ne le savez pas assez. Il faut vous dire sans cesse que le dernier des Houdan doit épouser la dernière des Crèvecœur. Il faut penser constamment à votre famille et à votre race. Vous êtes comme beaucoup de ces nobles de votre pays qui oublient beaucoup trop ce qu’ils représentent. Oui, les hommes français oublient cela… Ils ne savent plus la valeur des noms historiques !

LE VICOMTE.

Heureusement que les femmes américaines le leur rappellent.

MADAME DE CRÈVECŒUR.

Parce qu’elles savent que les habitudes nobles, les nobles manières, le noble prestige, sont une belle richesse qu’il ne faut pas laisser perdre… C’est pour cela, Robert, que je vous surveille. Depuis un mois, je savais que vous veniez ici.

LE VICOMTE.

Alors vous le saviez avant moi.

MADAME DE CRÈVECŒUR.

Oui ! Je sais aussi que vous menez ici la vie de garçon ! Et j’en étais très contente.. Il faut que