Page:Bernard - Godfernaux - Triplepatte (1906).djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.
21
ACTE PREMIER

été fortement touché. Écoutez, Boucherot, ne faites pas la mauvaise tête. Il me faut douze mille francs, pour finir mon mois.

BOUCHEROT.

Je vous assure qu’en ce moment…

LE VICOMTE.

Je sais ça. Mais vous allez me les donner tout de même.

BOUCHEROT.

Je ne crois pas… Et puis, M. le Vicomte, qu’est-ce que vous voulez en faire !

LE VICOMTE.

Comment, qu’est ce que je veux en faire ?

BOUCHEROT.

Si j’étais sûr que ce sont les derniers !… C’est désespérant ! Évidemment je crois que mon argent n’est pas mal placé avec vous, mais il faut tout de même que votre existence change. Quand vous trouverez un beau parti, votre tante, madame la Chanoinesse, paiera toutes vos dettes.

LE VICOMTE.

Eh bien ! alors ?

BOUCHEROT.

Il faut vous marier. J’ai une bonne créance. Il n’en est pas moins vrai que je ne peux pas la réaliser. Et je ne veux pas non plus la céder à quelqu’un qui vous ferait des misères… Je ne suis pas si mauvais que l’on a l’air de le croire. On dit que je prête de l’argent par spéculation… Évidemment,