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ACTE PREMIER

ger ça, vous verrez ! Je vais leur parler de circonstances imprévues… que vous êtes obligée d’ajourner vos projets… que d’ailleurs ce n’était pas absolument décidé.

MADAME HERBELIER.

Vous n’allez pas leur dire ça !

MADAME GAUDIN.

Soyez tranquille, j’amènerai ça de loin.

MADAME HERBELIER.

Qu’est-ce que vous voulez, je ne sais plus, moi ?… Je me fie à vous.

MADAME GAUDIN.

C’est ça.

Elle monte sur l’estrade derrière la table du maire.
MADAME HERBELIER, très bas.

Mon Dieu ! Mon Dieu !

MADAME GAUDIN.

Mesdames, Messieurs ! (Personne ne bouge, on continue à causer en mangeant des petits gâteaux. Elle tape sur le bureau. Les assistants se retournent peu à peu.) Mesdames, messieurs… Un événement imprévu !… (Bas à madame Herbelier.) Ils mangent tous… (Haut.) Ce n’est que partie remise… Enfin… Vous êtes libres.

Tout le monde se regarde effaré et personne ne bouge.
MADAME HERBELIER, à madame Gaudin.

Ils ne s’en vont toujours pas… (Un silence.) Mais qu’est-ce qu’ils ont donc à rester là comme ça !… (Un silence.) Ils n’ont donc rien à faire chez eux, ces gens-là !… Nous ne pouvons pourtant pas partir avant eux !