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ACTE PREMIER
LE VICOMTE.

C’est la première fois de ma vie que je suis sérieux. Je viens de m apercevoir tout à coup que j’étais un fou… Que je m’embarquais dans une affaire très grave sans avoir réfléchi !… Je veux réfléchir.

BOUCHEROT, furieux.

Une demi-heure avant la mairie ! Bien, M. le vicomte ! Moi aussi, je réfléchirai, et ça ne sera pas long.

LE VICOMTE.

Qu’est-ce qu’il y a ?

BOUCHEROT.

Il y a que j’en ai assez ! Que j’ai été plein de sollicitude…

LE VICOMTE.

Intéressée !

BOUCHEROT.

De sollicitude intéressée, si vous voulez ! Il n’y en a pas beaucoup d’autres de sollicitudes, et celles qui ne sont pas intéressées ont bientôt fait de laisser ça là… Admettons que j’aie eu intérêt, pour être moi-même tranquille, à assurer votre tranquillité… Mais, maintenant, si vous ne vous laissez pas faire, eh bien ! je ne me laisserai pas faire non plus ; ce ne sera pas sans beaucoup de peine que j’userai de rigueur envers vous : car je vous aime, M. le vicomte.

LE VICOMTE.

Oh ! oh !