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ACTE PREMIER
TOUSSAINT.

Il faut pourtant que je dise à M. le vicomte que les camionneurs vont venir les prendre pour les conduire à la gare ! Là ! maintenant toute la garde-robe de M. le vicomte est dans ses malles ! On apportera ce tantôt à M. le vicomte les vêtements pour la mairie et pour l’église, ainsi que son costume de voyage.

LE VICOMTE, pénétré.

Je déteste les voyages !

TOUSSAINT.

À quelle heure M, le vicomte veut-il s’habiller ?

LE VICOMTE.

Pas avant trois heures ! (On entend sonner trois heures.) À trois, heures et demie, je rassemblerai tout mon courage et je m’habillerai, en fermant les yeux. Quand je serai marié, je serai peut-être très content… mais c’est m’habiller qui m’ennuie !… Dites donc, Toussaint, il m’a semblé tout à l’heure entendre dans l’antichambre la voix de Boucherot ? Qu’est-ce qu’il voulait, ce vieux scélérat ?

TOUSSAINT.

Il venait pour prendre des nouvelles de M. le vicomte. Il a dit qu’il espérait bien que M. le vicomte arriverait à l’heure à la mairie. Et puis, il est allé s’installer en face, chez le petit marchand de vins.

LE VICOMTE.

En observation… Ah ! celui-là ! on ne pourra pas dire qu’il se désintéresse de mon bonheur.