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dre par ſa mort, & tous ſentimens ſe confondirent dans celuy-là, il faut partir, dit-elle triſtement en ſe tournant vers l’Amirale, & je ne vous ay encore rien dit, Madame ; on en ſçait aſſez Prince, luy dit-elle en jettant quelques larmes, que Federic trouva tres-obligeantes, & dont il la remercia par un ſigne de teſte qu’elle trouva plus obligeant auſſi que tout ce qu’il auroit pu luy dire. Elle ſe retira, car le Roy l’attendoit dans ſon cabinet. Il voulut eſtre ſeul avec ſa fille qu’il voyoit fort allarmée, il n’en fût point ſurpris, & entrant dans ſa timidité comme un bon pere, il balança long-temps s’il devoit permettre qu’elle s’expoſaſt aux perils d’un combat naval. Il falloit cependant continuer une feinte qui paſſoit pour une verité ſi importante au repos de ſes peuples, ainſi il ne trouvoit point de raiſon qui pût diſpenſer ſa fille de paſſer pour ſon fils à la guerre, puis qu’elle avoit toujours paru ſous ce nom à la Cour ; il la pria donc les larmes aux jeux de ſe conſerver, & de ſonger plus à ce qu’elle eſtoit qu’à ce qu’elle devoit paroiſtre. Que ne m’encouragez-vous mieux, luy dit-elle, charmée