Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/168

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pondit par d’autres, & accourut à l’endroit où ſe paſſoit une avanture preſque ſemblable à celle qu’il venoit d’avoir. Il vit d’abord un Cavalier qui diſparut, & reconnoiſſant ſa ſœur qui eſtoit toute baignée de larmes, cruel amy luy dit-il, voyez quels maux vous nous faites ? cruel amy, vous-méme, luy repartit triſtement la Princeſſe de Sicile, pourquoy me ſacrifiez-vous à la Princeſſe de Mantoüe ? Moy vous ſacrifier ? luy dit Amaldée, moy qui luy marque tous les jours tant de mépris à voſtre occaſion ? voyez, luy dit-elle en luy montrant la lettre, ce que vous luy avez donné, & ce qu’elle m’a rendu. Amaldée proteſtant qu’il ne ſçavoit ce que c’eſtoit, le pria inſtamment de luy donner cette lettre, Federic ne put reſiſter à l’envie qu’il eut de la luy voir lire ; & Amaldée s’arreſtant à la fin, quoy ? luy dit-il, vous n’aimez pas la Princeſſe plus que moy ? quoy ! luy repartit Federic, & vous ne l’aimez pas vous-méme, plût au Ciel que je fuſſe en état de l’aimer, dirent-ils tous deux à la fois. Tout de bon ne l’aimez-vous point, dit Federic au Prince de