Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ſont indiſſerens, & ſi nous ne meritons pas que vous nous donniez de voſtre gré quelques jours : vous ne répondez rien, luy dit-elle, ce mariage n’eſt-il point de voſtre gouſt ? Madame, luy dit-il, ſe faiſant une grande violence, la ſeule penſée de vous quitter m’a empêché d’entendre tout ce que vous m’avez pû dire quand ce mariage s’achevera-t’il ? Il ſeroit déja achevé ſans les froideurs d’Amaldée, dit la Reine, croijant eſtre fort malicieuſe, car la Princeſſe de Mantouë le ſouhaite ardamment ; Federic reprit un peu de joye à ce mot, & proteſta ſi bien à la Reine qu’il n’eſtoit point amoureux de la Princeſſe de Mantouë, & luy dit tant de choſes obligeantes, qu’elle demeura plus contente qu’elle ne ſe l’eſtoit promis, & Federic eſpera de faire trouver bon à la Princeſſe, qu’en luy ſacrifiant effectivement la Reine il feroit ſemblant de la quitter. L’intelligence qui eſtoit entre eux, pouvoit autoriſer cette penſée, mais tous ces projets n’eſtoient plus de ſaiſon, grace à l’artifice de la Reine, toutes ſes meſures furent rompuës par la jalouſie