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voit commis à veiller ſur la conduite de ſon fils, donna ordre ſecretement d’amener Federic à Majorque, aprés avoir feint pour contenter le Prince de le faire retourner en Sicile, il fut aiſé d’executer cet ordre, la nuit qui eſtoit ſurvenue facilita cette tromperie, & en même temps la retraite du Prince de Majorque qui ne s’apperçeut que trop toſt de la défaite de ſon armée, il en ramaſſa les débris le mieux qu’il luy fut poſſible & échappa heureuſement à la pourſuite de Menfroy à qui la nuit déroba avec Federic le reſte de ſa victoire. Aprés qu’Amaldée crût étre hors de ſa priſe, troublé de tant d’évenemens, il s’enferma dans la chambre de ſon vaiſſeau, s’éloignant à pleines voiles de la Sicile, où ſon cœur eſtoit entraîné, ſon retour fut encore plus triſte que ſon voyage ne l’avoit eſté, & Federic qui n’eſtoit pas moins agité que luy, ſe laiſſa conduire où l’on voulut, mais quand il s’apperçeut de la ſupercherie qu’on luy faiſoit, il fit un cry douloureux, il s’emporta même contre ceux qui la luy faiſoient, mais il n’y avoit point de remede.

Peut-eſtre auſſi trouva-t’il une eſpece