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TITUS.

Qu’Aquilius obtienneHa ! tu me rends la vie.
Aux ordres des Conſuls je ne puis obeïr ;
Je ne vois que l’Amour que je ne puis trahir.
Allons chez Aquilie, & ſi j’ay ſçû luy plaire,
Parlons, preſſons, il faut qu’elle flechiſſe un Pere.
Ciel ! Je voy, Valerie en l’état où je ſuis.
Sortons, il faut la fuïr, & cacher mes ennuis.



Scène VI.

VALERIE, PLAUTINE
VALERIE.

Il me fuit ; Et demain un nœud ſacré nous lie.
Il me fuit ; Et peut-être il court vers Aquilie.
Je ſoupçonne qu’il l’aime, & mes cruels ſoubçons
S’augmentent tous les jours par de triſtes raiſons.

PLAUTINE.

Non, Madame, il ne peut vous avoir aperçuë.

VALERIE.

Il la cherche ſans doute, & ne m’a que trop vûë,
Vangeons-nous pour calmer l’inutile regret
De luy voir de l’amour, ſans en être l’objet.

PLAUTINE.

Peut-être trop d’amour vous donne des allarmes,
Peut-être on le verroit plus ſoûmis à vos charmes,