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DES JÉSUITES


Ut se gratam reddat incolis loci, multùm
condûcet explicatio finis Soctis præscripti in Regulis
ubi dicitur Soctem summô conatur in salutem prox
-imi mitcumbere, æque ac in suam, quæ similia
obsequia obeunda, in Zenodochiis afflicti ; Incar-
cerati invisendi.

Bien habile, qui comprendra ce latin-là ! Et ce n’est que le début. Les pages 5, 15, 16, 23 et 24 offriraient des échantillons d’un goût bien supérieur.

L’accentuation, de son côté, est des plus sauvages ; impossible à qui le veut, de se rendre compte des règles qui la régissent : les accents graves, aigus ou circonflexes vont frapper indistinctement les voyelles et les consonnes ; les points font faillite pour la moitié des i. Quant à la ponctuation, c’est une débauche de virgules comme il n’y en a pas d’exemple ailleurs. Je relève seulement les premières lignes de l’Avant-propos :

Privata hæc monita, custodiant diligenter, et penes se servent Superiores, paucisque ex Professis, ea tantum communicent, et aliqua de iis instruant non Professis.

Le copiste, et à chaque ligne on en trouve la preuve palpable, n’a certainement pas compris ce qu’il écrivait. Comment lui imputer l’œuvre elle-même ? Et quel jésuite pourrait bien avoir parlé un latin de cet acabit ?

D’ailleurs le manuscrit porte nettement la marque de son origine. Car les Monita — et je m’étonne grandement que M. Hochstetter ait fermé les yeux sur ce début — les Monita sont précédés d’un petit poème en vers latins où l’iro-