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LES INSTRUCTIONS SECRÈTES

et l’édition française de 1901[1] répète mot pour mot : « Le texte que nous publions est celui qui a été collationné sur le manuscrit du Père Brothier, dernier bibliothécaire des Jésuites de Paris avant la Révolution. Il est conforme au manuscrit authentique des archives de la Belgique, au Palais de justice, à Bruxelles, — catalogué sous le No730 ».

Or, pas plus sous le No730 que sous n’importe quelle autre rubrique, ce document n’est catalogué aux Archives du Palais de justice de Bruxelles, et non-seulement il n’est pas porté au catalogue, mais au Palais de justice personne n’en a connaissance : il n’y est pas !…

Que M. Hochstetter, au nom de la critique, veuille bien s’expliquer ; car je puis opposer à ses précédentes déclarations, dès qu’il lui plaira, le témoignage unanime et catégorique de tous les archivistes du Palais de justice de Bruxelles.

Aux Archives générales du Royaume, il existe bien un manuscrit des Monita Secreta, qui portait jadis le nom de manuscrit de Ruremonde et qui est catalogué, de fait, sous le No730 des Cartulaires et manuscrits. M. Hochstetter se justifiera-t-il en disant que c’est ce document-là qu’il a collationné ? Aurait-il confondu le Palais de justice de Bruxelles — qui n’est pourtant pas imperceptible — avec les Archives générales du Royaume ?… À la rigueur, ce n’est pas absolument impossible. Mais si la démonstration d’authenticité débute par une méprise aussi peu croyable, comment ne pas trembler non seulement pour la

  1. Monita Secreta : les Secrets des Jésuites, Cornely, Paris 1901.