Page:Bernard, Les instructions secrètes des jésuites, Bloud et Cie, 1903.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
LES INSTRUCTIONS SECRÈTES

complet de la Grande Encyclopédie et réfléchir à la mention que cette première page porte en vedette : Inventaire raisonné des sciences, peut-être se demandera-t-il, comme je me le demande, lequel de ces trois mots se vérifie dans son article ? Et si une ombre d’hésitation se manifeste, alors nous serons bien près de tomber d’accord.

Mais revenons au point saillant. Qu’y a-t-il donc de péremptoire dans cet « argument des manuscrits », d’où le Professeur Hochstetter fait sortir magiquement sa thèse ?

J’avoue que l’on pourrait à la rigueur, et puisqu’on ne trouve rien d’autre, faire fond sur un pareil chef de preuves, mais à une condition pourtant, que nul ne peut prendre le droit d’éluder, c’est d’établir au préalable :

  1. Que l’autographe trouvé dans une maison de l’Ordre, est antérieur aux éditions et copies clandestines de 1612.
  2. Qu’il a été transcrit de la main d’un Jésuite.
  3. Qu’on l’a découvert dans les archives intimes des Supérieurs, à l’état de document secret.

Alors, et pas avant, on pourra induire de ce phénomène en apparence singulier, non pas encore une preuve, mais, une probabilité si l’on veut, une présomption que le document est authentique, qu’il était d’ordre pratique et constituait un moyen de gouvernement ; présomption qu’il faudra éprouver ensuite à la pierre de touche des faits et qui deviendra preuve s’il conte péremptoirement que ces prescriptions occultes émanent officiellement d’un général de la Compagnie ou du moins que les Jésuites ont réalisé quelque chose de ces horreurs.