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LES INSTRUCTIONS SECRÈTES

sont les Instructions de la Compagnie de Jésus. Tu es ille vir !

Et quand bien même on en aurait trouvé dix exemplaires, cinquante exemplaires, qu’est-ce que cela prouve ? On écrit contre vous une lettre anonyme ; on vous l’envoie et vous la gardez. En êtes-vous, pour cela, l’auteur ?

Il est exact que dans la bibliothèque du collège Louis-le-Grand à Paris, il existait jadis un exemplaire manuscrit des Monita Secreta. Admettons même que le manuscrit de Bruxelles ait appartenu réellement au collège de Ruremonde et celui de Munich aux Jésuites de cette ville, — ce qui est encore pure hypothèse. Ajoutons à cette liste incertaine les exemplaires — détail encore peu connu — trouvés à Saint-Sébastien en 1767, à Vitoria en 1773.

Et après ?

De l’existence de ces cinq documents, que conclure ? Que ces documents ne devaient pas se trouver là et qu’ils accusent leur possesseur ? Mais n’a-t-on pas le droit de se défendre ? N’a-t-on pas le devoir de prendre connaissance des attaques dirigées contre soi ou les siens ? Un manuscrit, pour tout archiviste, n’est-il pas une bonne aubaine qu’il gardera jalousement ? N’a-t-il pas sa valeur particulière, son intérêt qui croît avec le temps ? Certes, ce n’est pas le P. Brothier, bibliothécaire de Louis-le-Grand, qui eût laissé jamais une seule page d’un codex s’égarer hors de son rayon !

Et, de ce chef, que conclure, encore une fois ?

Qu’elles étaient fort bien tenues, ces bibliothèques et ces archives, et rien de plus.