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DES JÉSUITES

importe le reste ? La présence ou l’absence d’une virgule de plus ou de moins dans le manuscrit du P. Brothier ou dans l’édition de M. Hochstetter ne modifiera en rien l’état de la question et ne fera point que ce faux soit un document authentique.

Or, sur ce point capital, M. le Professeur Hochstetter se dérobe et sa documentation se réduit à néant. Il affirme bien, sans doute, l’authenticité du manuscrit de Bruxelles. Il l’affirme, mais il la suppose, quand c’est cela même qu’il s’agit de démontrer, M. Hochstetter penserait-il que son affirmation vaut une démonstration ? Mais alors ce n’est plus de la critique, ce n’est plus de la science, ce n’est plus de l’histoire.

Toutefois, en examinant de près la manière, dont le critique avance ses assertions, on peut en induire cet implicite raisonnement : « Puisque l’on possède un manuscrit du P. Brothier et un autre manuscrit d’un collège de Jésuites, la question d’authenticité ne se pose plus. N’est-il pas avéré que les Jésuites sont les auteurs des Monita ? »

En fait, c’est là le seul argument que l’on apporte et ressasse depuis deux siècles pour donner à l’authenticité du pamphlet un air de vraisemblance. Nous allons voir, dans un prochain chapitre, ce qu’il vaut.

Mais combien plus simple et plus expéditif, ce bon F∴ des Pilliers, qui ne s’embarrasse pas en si mauvais chemin et qui nous donne par avance la solution : « Ces Monita Secreta sont-ils réellement émanés — demande-t-il — des chefs ou généraux de la Société de Jésus ? Qui peut le dire avec certitude ?… D’ailleurs, cela serait-il nécessaire en réalité pour donner à ce code infernal,