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DES JÉSUITES

caractères saillants : les loups démasqués par la réfutation et traduction du livre intitulé : Monita Secreta Soc. Jesu, Ortignano, 1760. L’Avant-propos compte 137 pages et l’auteur déclaré qu’il a écrit tout exprès « dans un style bas et rampant afin d’éclairer le menu peuple, per illuminare al minuto popolo[1] ».

D’autres écrivaient de même « dans un style bas et rampant », mais sans y mettre malice. Tel l’éditeur des Instructions secrettes que les Jésuites donnent à leurs profès du quatrième vœux (sic), 1718.

De ce genre, les éditions qui eurent le plus notable succès sont celles d’Arnold Scheffer, Paris 1821, — sept éditions en quelques mois — et l’édition clandestine de Paris, 1826 : Instructions secrètes des Jésuites, suivies des Jésuites condamnés par leurs maximes et par leurs actions avec une lithogr. représentant la chambre de méditation, in-32, sept éditions consécutives en 1826[2].

Ch. Sauvestre, cinquante ans plus tard, dépassa de beaucoup ces succès. En 1877, il atteignit la onzième édition, enlevée aussitôt. C’est alors que pour frapper les imaginations et préparer la campagne qui aboutit aux décrets de 1880, il lança la fameuse édition rouge-sang de 1878. Succès inouï. Dans l’espace de dix-huit mois suivant les données de Reusch[3], la maison

  1. Sir Ch. Dallas, Lettre de Clericus à Laicus, Bruxelles, 1816, lettre II.
  2. Carayon, Bibliogr, Hist. de la Comp. de Jésus, n°3839.
  3. Index der verbotenen Bücher, t. II, p. 281.