condamnation était portée. Dans sa séance du 10 mai 1616, la Congrégation de l’Index avait solennellement prohibé les Monita, comme étant « un recueil de calomnies et de diffamations. » Publication officielle du décret fut faite par le secrétaire de la Congrégation, le 28 décembre 1616, — jour où l’Église honore les Saints Innocents.
Quant au pamphlétaire, il continua de mener une existence vulgaire et monotone, aimant surtout, paraît-il, à faire mousser la bière blonde dans les tavernes[1]. Il ne semble pas, en l’absence de preuves absolument décisives, qu’on ait cherché à lui faire expier sa faute. Mais depuis les savantes recherches de l’Académie de Cracovie qui ont amené la publication des Mémoires du P. Jean Wielewicki, « l’histoire la plus achevée et la plus étendue que possède la Pologne, pour les règnes d’Étienne et de Sigismond III[2] », il n’est plus possible de révoquer en doute la culpabilité de Zahorowski, l’historien ayant eu bien soin de spécifier que la certitude était acquise, certo consentit[3].
Par pitié pour le malheureux, par égard aussi envers sa famille, les Jésuites, tant que vécut le diffamateur, ne livrèrent point son nom à la honte. Argenti, Bembo, Tanner, Cordara le connaissaient incontestablement : mais il leur « répugne » d’en parler[4]. Gretser, si bouillant qu’il paraisse dans l’allure de sa phrase, se contente de montrer nettement qu’il est au fait,