À ces mots, l’abbé Donissan, s’arrachant à l’étreinte du doyen de Campagne, et les yeux soudain pleins de larmes :
— La haine du pécheur ! s’écria-t-il d’une voix rauque (la pitié de son regard avait quelque chose de farouche). La haine du pécheur !
La violence et le désordre de ses sentiments arrêtèrent la parole sur ses lèvres, et ce ne fut qu’après un long silence qu’il ajouta, les yeux clos sur une vision mystérieuse :
— J’ai disposé d’un bien autrement précieux que la vie…
Alors la voix du doyen de Campagne retentit dans le nouveau silence, ferme, claire, impossible à éluder :
— Je n’ai jamais douté qu’il y eût dans votre vie intérieure un secret, mieux gardé par votre ignorance et votre bonne foi que par n’importe quelle duplicité. Il y a quelque imprudence consommée. Je ne serais pas surpris que vous ayez formé quelque vœu dangereux…
— Je n’aurais pu former aucun vœu sans la permission de mon confesseur, balbutia le pauvre prêtre.
— Si ce n’est un vœu, c’est quelque chose