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SOUS LE SOLEIL DE SATAN

témoin, il transcrit pour ainsi dire mot à mot les derniers instants de sa merveilleuse histoire. Les voici telles quelles :


Je tins une minute ou deux le petit cadavre entre mes bras, écrit-il, puis je tâchai de l’élever vers la Croix. Si léger qu’il fût, j’avais grand mal à le retenir, tant mon bras gauche était faible et douloureux. J’y parvins cependant. Alors, fixant Notre-Seigneur et rappelant avec force à ma pensée la pénitence et les fatigues de ma pauvre vie, le bien que j’ai pu faire parfois, les consolations que j’ai reçues, je donnai tout, sans réserves, pour que l’ennemi qui m’avait poursuivi sans repos, et qui me dérobait à présent jusqu’à l’espérance du salut, fût enfin humilié devant moi par un plus puissant que lui… Ô mon père, j’aurais sacrifié à ceci jusqu’à la vie éternelle !…

…Mon père, il est trop vrai ; le diable, qui avait de moi pris possession, est assez fort et assez subtil pour tromper mes sens, égarer mon jugement, mêler le vrai au faux. J’accepte, je reçois par avance votre décision souveraine. Mais le prodige est encore dans les yeux qui l’ont vu, dans les mains qui l’ont touché… Oui !