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SOUS LE SOLEIL DE SATAN

bégayant des divagations d’une grande âme. D’abord seulement rebutante, cette besogne devint vite une insupportable corvée. Le curé de Lumbres fut toujours un médiocre métaphysicien et l’expérience seule peut faire connaître le minutieux supplice qu’inflige à l’intelligence, dépourvue des éléments de connaissance indispensables, l’obsession d’un texte obscur. L’entreprise, déjà téméraire, fut bientôt rendue plus difficile par des complications ridicules. Retenu tout le jour, l’abbé Donissan ne se trouvait libre qu’à minuit passé, ayant alors perdu la partie de besigue quotidienne de M. Menou-Segrais. Il fallut peu de temps au rusé doyen pour pénétrer ce nouveau secret. Il y trouva, selon sa coutume, la matière de quelques allusions discrètes dont s’émut la simplicité de son vicaire. Le malheureux s’imposa de travailler à la lueur d’une veilleuse et souffrit bientôt de névralgies oculaires qui achevèrent de l’épuiser, sans le réduire pourtant. Car cette dernière épreuve lui fut un prétexte à de nouvelles folies.

Jusqu’à ce moment, le curé de Campagne n’avait trouvé quelque repos et relâchement que dans la prière qu’il aimait, l’humble prière vocale. Longtemps la simplicité du saint de Lumbres lui fit douter qu’il fût capable d’orai-