conscience singuliers !… (Sérieux) : Je voudrais que vous entendiez ses confessions. Voyons ! nous avons tous passé par là, au début de notre ministère ; un peu d’inquiétude, des rêveries, un goût exagéré de l’oraison… (Tout à fait grave) : L’oraison est une très bonne chose, excellente. N’en abusons pas. Nous ne sommes pas des Chartreux, cher ami, nous avons affaire à de bonnes gens, très simples, et qui, pour la plupart, ont oublié leur catéchisme. Il ne faut pas voler trop haut, perdre contact. (Riant de nouveau) : Imaginez ça ! Il se donnait la discipline. Je ne vous décrirai pas l’instrument : vous ne me croiriez point. Je lui ai interdit ces sévérités absurdes. Il a d’ailleurs, cédé tout de suite, sans discussion. Il m’obéit, j’en suis sûr. Je n’ai jamais rencontré de sujet plus docile : une très bonne pâte. »
L’abbé Menou-Segrais juge opportun de prolonger la discussion et, toujours prudent, feint de se rendre à de si bons arguments. Mais il se demande avec curiosité : « Pourquoi diable l’enfant a-t-il choisi, entre tant, cet imbécile ? … » Il finit par perdre le fil de ses déductions subtiles. La vérité, toutefois, est si simple ! L’abbé Donissan, de tous, a tranquillement choisi le plus vieux. Non par bravade ou dédain, comme on pourrait le croire ; mais