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texte diplomatique fait pâmer. Eh bien ! nous ne supporterons plus d’être compromis par ces femmelins. Il faut que la Chrétienté liquide cette affaire d’Espagne, il faut que la vérité soit dite sur l’Espagne. Assez de phrases ! Vous vous êtes vengés, dites-le ! Lorsque nous avons le malheur de céder à l’esprit de vengeance, nous nous vengeons nous-mêmes, nous ne confions pas la besogne à un général interposé, contre une bénédiction de l’Épiscopat. L’affaire d’Espagne empoisonne la Chrétienté. Qu’on la vomisse, qu’on en finisse ! Lorsque vous vous plaignez des persécutions de M. Hitler, ne risquez pas que M. Hitler vous tienne poliment ce langage : « Excellences, vous nous avez déclarés, à l’égal des communistes, ennemis de Dieu et de l’Église. Nous sommes payés pour savoir comment vous traitez ces sortes de gens. » Lorsque je mets en garde contre de tels malentendus, je ne fais pas de sentiment. Je suis réaliste. Pourquoi les petits monsignori réalistes refuseraient-ils de m’entendre ? La vérité, la vérité sur l’Espagne, la vérité d’abord. Quoi ? J’aurai vu bien des fois dans ma vie l’autorité ecclésiastique se montrer im-