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monde, j’ai fini de rire. Contrairement à ce qu’imaginent sans doute les marionnettes multicolores qui nous croient occupés, comme elles, de titres, de grades, de décorations, d’académies, de ganses et de pompons, nous sommes las de les voir sans cesse engager dans leurs jeux ridicules l’honneur chrétien, ils le compromettent à l’envi, et chaque fois qu’ils perdent — car ils perdent toujours — ils font une pirouette et recommencent. Leurs palinodies nous ont ridiculisés en Allemagne, en Autriche, en Abyssinie, en Espagne. Ils ont affaibli, autant qu’ils l’ont pu, l’action du Saint-Siège par le ridicule contraste entre leurs commentaires emphatiques et leur sournoise exégèse de la parole pontificale. Vis-à-vis de cette parole, dont ils se prétendent les interprètes, leur rôle est celui de M. Laval dans l’affaire des Sanctions. Pour donner la vérité au monde, il serait nécessaire de rompre toute solidarité avec certains mensonges, désormais vidés de toute substance. Il n’y a plus par exemple un seul naïf capable de croire que l’intervention italienne en Espagne ait été une action militaire improvisée, la révolte de