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prenons très bien qu’un Souverain Pontife puisse raisonner ainsi : « Tous ces finauds coûtent cher, n’aboutissent à rien et ne me sont guère sympathiques. Je leur donne une parole de vérité, vivace et drue, et ils ont l’art de l’enrober aussitôt dans de la vaseline à la rose, ou même, étant donné la crise du pétrole, dans de la chandelle à la rose. Malheureusement, nos pauvres enfants raffolent de la chandelle à la rose. » Et les chrétiens pensent de leur côté : « Quelle drôle de besogne font parmi les peuples désespérés ces marchands de chandelle à la rose qui, faute d’acheteurs, mangent leur fonds. Mais quoi ! le Pape les aime, et si nous avouons qu’ils nous dégoûtent, cela fera de la peine au Saint-Père. » Ça ne peut pas durer !

On trouvera peut-être que je donne beaucoup d’importance à des personnages frivoles. Mais s’il veut réfléchir un instant, tout homme de bonne volonté devra convenir que ces marionnettes inoffensives ou même utiles dans les Cours et les Chancelleries de l’Ancien Monde, n’ont plus de place dans le nôtre : « Que vous