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cord, lorsque depuis tant d’années les plus modestes bourgeois se vantent entre eux de jouer contre le franc ou de truquer leurs feuilles d’impôts. N’est-il pas notoire qu’au cours de la dernière guerre les millionnaires de la Cité de Londres fournissaient cyniquement à l’Allemagne, par l’intermédiaire des pays scandinaves, les matières premières indispensables ? Ces misérables, ou leurs fils, sont aujourd’hui les meilleurs soutiens de la politique de M. Chamberlain. De qui se moque-t-on ? N’importe, dites-vous, il faut armer. Mais si nous devons armer, n’est-ce point parce que l’Italie, nommément, jette chaque année quarante pour cent de son revenu total dans le gouffre des industries de guerre ? Et vous scandalisez les pauvres types, vous leur êtes un scandale intolérable lorsque vous opposez vainement Staline à Mussolini, justifiant ainsi le mythe marxiste de l’internationale du travail opposée à l’internationale du Capital.

Le scandale n’est pas de dire la vérité, c’est