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mais a besoin de croire que le pays où il est né se conduit en honnête homme. On a bien pu réussir à faire accepter d’un public qui prenait jadis aveuglément le parti des faibles, s’est passionné pour les Américains de Washington, les Polonais ou les Boers, l’abject massacre de l’Éthiopie, mais ç’a été aux dépens de l’idée de Patrie. Il faudrait d’autres hommes que des gens de lettres pour agir sur certains réflexes populaires. Nous avons parfaitement le droit de dire que la place de M. Ch. Maurras était à quelque chaire du Collège de France, et non pas à la tête d’un journal ou d’un parti. Que l’auteur de L’Enquête ait incliné aux institutions monarchiques un certain nombre de radicaux, cela ne signifie pas grand’chose. Il y a les institutions monarchiques, il y a la tradition de la Monarchie, son esprit. La part du monde ouvrier qui se soulève contre la moderne féodalité de l’argent est dans la tradition monarchique et M. Maurras est dehors. On peut écrire aujourd’hui que M. Maurras se trouve allié avec tout ce que la Monarchie devra briser pour agir. Dans ses orageuses relations avec les Princes, ce poli-