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lisme l’égoïsme de leurs pères, prétendent confisquer la Monarchie et l’Église, couper l’une et l’autre du Monde ouvrier. La collusion de cette bourgeoisie de droite et de la bourgeoisie de gauche, de ces deux bourgeoisies avec l’opinion cléricale, éclate aujourd’hui à tous les yeux. C’est elle qui fait la fortune du nouveau parti maurrassien, c’est elle qui devait tôt ou tard dresser l’Action française contre la véritable tradition monarchique représentée par les Princes et contre la tradition de la Chrétienté. On rencontre d’honnêtes gens, on rencontre même des apôtres dans les partis prétendus nationaux. Il n’en est pas moins vrai qu’ils se recrutent, pour leur immense majorité, dans les rangs de ceux qui, comme dit encore Ch. Péguy, se refusent obstinément, se refuseront toujours à faire les frais, à faire les frais d’une restauration économique, d’une restauration sociale, « d’une révolution temporelle pour le salut éternel ». — « Pour ne pas payer, pour ne pas faire les frais, une singulière collusion s’est instituée, s’est jouée, se joue entre l’Église et le parti intellectuel. Ce serait même amusant, ce serait risible, si ce