Je ne rappelle pas ces vérités dans l’intention d’affliger des amis. Je me suis retenu longtemps de les écrire, et si étrange qu’un tel scrupule puisse apparaître aux étourdis, je ne les eusse peut-être pas écrites, avant que M. Maurras fût entré à l’Académie. Par sa candidature académique, M. Maurras a démontré qu’il se ralliait dans sa vieillesse à un certain ordre de grandeur temporelle, auquel il est d’ailleurs plus probable qu’il a toujours appartenu. Lorsqu’on a vécu sa vie entière du dévouement des royalistes et des catholiques, il est fâcheux d’avoir dû leur imposer encore la suprême épreuve de choisir entre sa propre personne et l’Église, entre sa propre personne et les Princes. Il m’importe peu que les petites tantes nationalistes qui travaillent dans les journaux de la propagande italienne trouvent ce rappel de mauvais goût. Je répète que, quel que soit le jugement qu’on forme sur l’étrange destinée de M. Maurras, il reste que des milliers de chrétiens et de chrétiennes ont assez cru en lui, à sa parole, à la probité de sa pensée, à l’honnêteté de son action pour supporter