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et c’est eux qui ne le sont pas, qui ne font rien. C’est nous qui amassons et c’est eux qui pillent. C’est nous qui bâtissons, c’est nous qui fondons, et c’est eux qui démolissent. C’est nous qui les nourrissons et c’est eux qui parasitent. C’est nous qui faisons les œuvres et les hommes, les peuples et les races. Et c’est eux qui ruinent. »

Il me paraît en effet convenable d’écrire que les politiques ont perdu un des plus grands « mouvements », une des plus belles et profitables renaissances que notre pays eût pu connaître, une renaissance, un mouvement social et national auquel j’ai pu comparer tout à l’heure — avec Mgr le Comte de Chambord — le mouvement de 89. Vers 1900, la France était prospère, mais le régime républicain n’en pouvait plus, ne tenait plus que les cadres électoraux — il est vrai qu’il les tenait bien. Aujourd’hui, c’est la France qui n’en peut plus. Le régime républicain a été le seul bénéficiaire de la propagande nationaliste qui a réveillé le patriotisme jacobin, réconcilié peu à peu