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est seulement permis de rire du mépris que feignent de lui porter les doctrinaires réalistes. Ils méprisent la Mystique, mais ils s’en servent sans vergogne. Il n’y a pas de mystique royaliste à l’Action française, c’est vrai ; nous le savons. Mais il y a une mystique maurrassienne, une mystique de la personne de M. Maurras. Certes, la doctrine de M. Maurras mérite l’estime de n’importe quel Français ayant le respect des choses de l’esprit, mais c’est la mystique maurrassienne qui fait les fonds. Pour s’en convaincre, il suffit d’avoir observé, ou, s’il est possible, soutenu l’assaut d’une de ces dames propagandistes que le seul nom de l’auteur d’Anthinéa jette dans les transes : « La politique se moque de la mystique[1], dit Ch. Péguy, mais c’est encore la mystique qui nourrit la politique même. Car les politiques se rattrapent, croient se rattraper, en disant qu’au moins ils sont pratiques et que nous ne le sommes pas. Ici même, ils se trompent. Et ils trompent. Nous ne leur accorderons pas même cela. C’est nous qui sommes pratiques, qui faisons quelque chose,

  1. Notre Jeunesse.