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liste, par exemple. L’Église du XIIe siècle avait continué de protéger maternellement la Chrétienté, son œuvre. Si la corruption romaine du XIVe et du XVe, la terreur inspirée par Luther, le Réalisme impie de la Renaissance et tout l’or des Espagnes n’avaient incliné l’Église à la Politique, lié son sort, du moins en apparence, au Capitalisme dont les racines s’enfoncent si profondément dans le passé, la Révolution de 89 eût été faite beaucoup plus tôt, et elle aurait eu l’Église pour marraine… On ne comprend rien à notre Révolution si l’on refuse de tenir compte d’un fait historique d’une importance incalculable : depuis le XVe siècle, la Chrétienté française subsistait, je veux dire la Société chrétienne avec ses institutions, ses mœurs, sa conception traditionnelle de la vie, de la mort, de l’honneur et du bonheur, mais la Politique se paganisait de plus en plus… Au sommet de la Chrétienté, la Politique restaurait secrètement les divinités païennes, l’État, la