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nouvelle Renaissance. Vous m’objecterez que le risque est terrible à courir. Je suis d’accord avec vous ; c’est pourquoi j’espère que mes armées se grossiront d’un grand nombre de jeunes volontaires. Dieu veuille que mes fils sauvent ainsi librement ma liberté ! Comment saurais-je les contraindre sans me renier moi-même et porter irréparablement atteinte au caractère sacré dont ils m’ont revêtue ? Vous me dites que, en me sauvant, ils se sauvent eux-mêmes. Oui, pourvu qu’ils restent libres ! Non, s’ils souffrent que vous brisiez, par une mesure inouïe, le pacte national, car dès que vous aurez fait, par simple décret, des millions de Français soldats, il sera démontré que vous disposez souverainement des personnes et des biens de tous, qu’il n’y a pas de droit au-dessus du vôtre, et dès lors où s’arrêteront vos usurpations ? N’en arriverez-vous pas à prétendre décider du juste et de l’injuste, du Mal et du Bien ? S’il en était ainsi un jour, que serais-je ? Vous auriez